[Salle Vide] Prête, vraiment? {Pv Alana

Jude regarda la fiole d’un air dubitatif. Il avait mis du temps. Beaucoup de temps. Un temps infini à faire cela, et ce défi lui avait lavé la tête; il était concentré sur un but, désormais, et pas seulement sur une envie d’oublier. Il aligna la petite fiole à côté des autres. Sa couleur jaune vif tranchait sur les autres couleurs plus sombres. Refermant la boîte d’un geste sec, il la glissa dans sa poche, et sortit de sa chambre.

Car oui, Jude était toujours à Poudlard; et par choix, pas par erreur ou parce qu’il a raté ses examens. Tout simplement que, si l’année précédente il avait quitté l’école, il n’aurait pas pu se concentrer sur sa nouvelle tâche, qui était de soulager Alana Souza de sa douleur. Pendant ses deux mois de vacances, il avait fait trois potions; pendant les premières semaines de cours, il en avait rajouté deux. Cinq essais, dont il ne promettait pas l’efficacité. Mais Alana avait dit être prête, prête à essayer… on allait bien voir.

Jude n’était tout simplement pas allé à ses examens d’ASPIC. Voir la lettre de redoublement lui avait fait un choc, presque; pour lui c’était presque un échec.

Mais s’il arrivait à soigner Alana, ce serait une victoire. Alors il ne regrettait pas, bien que les cours l’ennuyaient encore plus que d’habitude. Il n’avait plus besoin d’écouter pour avoir des O à chaque matière, et ne trouvait d’ailleurs pas ses notes méritées; c’était du vu et du revu. Donc de l’inutile. Mais en parallèle, il se penchait sur son futur métier; une obsession bien présente dans sa tête. Des tas de bouquins avaient pris sa place dans son lit; il s’endormait régulièrement, avec un épais volume sur les genoux, dans la salle commune de Serdaigle.

Bref. Le jeune homme se rendit dans la salle d’étude des runes, là où il avait donné rendez-vous à Alana pour ce premier essai. Il ne l’avait pas vue de l’été, à quoi bon? Rien n’était prêt. Il ne l’avait pas aperçue dans les couloirs, ou alors n’y avait pas fait attention; aujourd’hui, et à partir de cet instant, sans doute allait-il avoir besoin d’elle pour ses expériences. Si elle voulait guérir… il n’y avait pas d’autres moyens!

S’asseyant sur une chaise, il disposa les fioles sur une table, les étalant et les observant. Peut-être une d’entre elles marcherait; peut-être pas. Il était là pour savoir.

Lorsque la porte s’ouvrit à nouveau, il leva ses yeux étonnamment clairs sur la nouvelle venue, et lui fit un léger sourire.

- Salut, Alana.

» Alana E. Souza